Le Chenin blanc, une énigme ligérienne aux mille facettes
Imaginez une brume matinale caressant la surface argentée de la Loire, des coteaux qui se dessinent dans la lumière douce de l’Ouest, et là, ancrées dans les sols maigres ou caillouteux, les vieilles vignes de Chenin. Peu de cépages peuvent se targuer de la même versatilité, du même pouvoir caméléon : tantôt nerveux comme un ruisseau de printemps, tantôt suave et ample comme une gelée d’abricot confite par la brume.
Né au cœur du val angevin, le Chenin blanc, aussi appelé “Pineau de la Loire”, s’enracine dans ce territoire depuis plus d’un millénaire. Il aurait vu le jour au IXᵉ siècle dans l’abbaye Saint-Maur de Glanfeuil (source : Vins de Loire, Le Grand Guide, Benoît France). Mais s’il brille aujourd’hui sur les coteaux escarpés de la Loire moyenne, il a voyagé depuis l’Anjou jusqu’aux confins de la Touraine, du Saumurois, et jusqu’à Vouvray.